Alors que manger est trop souvent devenu synonyme de remplissage, entraînant déséquilibres et donc pathologies, il devient impératif de s'interroger sur la vocation de ce que nous ingérons et par conséquent sur l'origine et les modes de production de nos aliments. Ce faisant, nous prenons conscience que nos choix alimentaires orientent le devenir des sociétés humaines et leur environnement.
La production alimentaire est directement liée à la disponibilité et à la qualité des ressources naturelles que sont la terre, l'eau et l'air, mais aussi les énergies. Exiger une approche qualitative des modes de production, c'est accepter de consommer ce que chaque saison nous offre, et c'est aussi exiger que soient respectées les ressources fondamentales.
Longtemps transmise spontanément de génération en génération, la cuisine a tout à coup souffert d'une grande rupture induite par de nouveaux modes de vie. Elle retrouve aujourd'hui un attrait sans précédent, vécue souvent sur un mode strictement gourmand, comme un réconfort, un palliatif des frustrations du monde moderne. Certes, sommes-nous d'accord : l'alimentation doit rester un plaisir, mais à décliner sur un mode simple, sain et accessible. Il s'agit de revaloriser des gestes domestiques quotidiens en redécouvrant le plaisir de créer, réaliser et partager.