Les bâtiments les plus anciens de notre corps de ferme (fin du XIXe) ont été montés en pisé (terre crue tassée) sur des sous-bassements en pierre. Quoi de plus naturel que d'extraire sur le site le matériau de construction. Penser et agir local était déjà une évidence et une réalité économique. Les bâtiments plus modernes ont privilégié la pierre (construire en "dur" est devenu le mot d'ordre") et la brique plus légère à manier et facile à mettre en œuvre avec ses côtes normalisées. Le béton armé s'est introduit ensuite avec une mauvaise maîtrise du procédé, nous obligeant à faire disparaître cette parenthèse maladroite.
Notre intervention se devait de respecter l'existant, le consolider et imaginer une confrontation contemporaine participant à révéler les matériaux et les volumes. C'est ainsi que nous avons fait le choix de mêler ossature bois, bardage, structure métal, béton brut, et surfaces vitrées.
Acquise en l'an 2000, notre propriété a fait l'objet de 2 rénovations : la première a consisté à préserver l'habitation principale qui commençait à prendre l'eau. Nous n'avons pu conserver que les murs, les poutres et le plancher en chêne sur la cave. Un charpentier sensible à la pérennisation des pratiques a accepté de remplacer à l'identique la poutre faîtière - un tronc d'arbre -, de façon à disposer d'un grenier libre de tout porteur. Les encadrements de fenêtre, également en chêne, ont été remplacés et nous avons refait le plancher de l'étage en sapin local, opté pour des menuiseries en bois à double vitrage et enduits à la chaux à l'intérieur des murs.
En 2011, nous avons entrepris les gros travaux avec la transformation des annexes en hébergement et la construction de la cuisine-atelier. Chaque fois que cela a été possible, nous avons mis en œuvre du bois local, et quand il a fallu soigner l'acoustique, notre préférence est allé vers du plancher à poutrelles béton et hourdis en bois compressé. Nous avons utilisé du liège pour la correction phonique, de la laine de chanvre, de bois et de la ouate de cellulose pour l'isolation thermique. Nous avons choisi des lasures biologiques de la gamme Auro.
Il va de soi qu'aucun pesticide ne vient (et ne viendra) altérer les terres qui nous ont été transmises. Les petits potagers que nous avons mis en place puisent leur inspiration à la croisée de la permaculture et de la biodynamie. La protection par paillage est une règle tout comme le compostage sur place. Les semences proviennent toutes de productions en bio (Semailles & Biau Germe) et nos plantations d'arbres et d'arbustes de pépinières locales privilégiant les essences rustiques.
Tendre vers un environnement le plus sain possible, c'est aussi éviter de participer à la propagation d'ondes devenues bien trop nombreuses aujourd'hui (avant même que la 5G n'arrive…). Aussi avons-nous souhaité équiper tous nos hébergements et salon d'accueil de doubles prises internet afin de prioriser le filaire. Ceci dit, et pour pouvoir répondre aux attentes justifiées de certains de nos clients, nous pouvons activer le réseau Wifi dans des parenthèses de temps circonscrites.